ÉLÉMENTS ENREGISTRÉS SUR LA LISTE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE L’UNESCO
L’ART DES MEDDAH
Le meddahlık était une forme d’art dramatique turc interprétée par un acteur unique, le meddah, et pratiquée dans toute la Turquie et les pays turcophones. Au fil du temps, des genres narratifs similaires se sont multipliés dans ce vaste espace géographique, par interaction entre les peuples d’Asie, du Caucase et du Moyen-Orient.
LE SEMA, CÉRÉMONIE MEVLEVI
Les Mevlevi sont un ordre soufi fondé en 1273 à Konya, d’où ils ont progressivement essaimé dans tout l’empire ottoman. Aujourd’hui, on trouve des Mevlevi dans de nombreuses communautés turques à travers le monde, mais les centres les plus actifs et les plus célèbres restent ceux de Konya et d’Istanbul. Les Mevlevi sont connus pour leur rituel de Sema.
LA TRADITION AŞIKLIK (DE L’ART DES TROUVERES)
La tradition Âșıklık (de l’art des trouvères) est perpétuée en Turquie par des chanteurs-poètes itinérants, appelés âșık. Vêtus de la tenue traditionnelle et jouant d’ un instrument à cordes appelé saz, l’âșık se produit souvent dans les mariages, dans les cafés et lors de festivals publics de toutes sortes. L’âșık est appelé, lors d’un rêve, à entreprendre le long apprentissage de l’art de jouer des instruments à cordes et à percussion, du chant, du récit oral et de la répartie qui est au cœur de la vocation.
KARAGÖZ
Le Karagöz est une forme de théâtre d’ombres turc dans lequel des silhouettes fabriquées à partir de peau de chameau et représentant des personnages ou des choses, sont tenues au bout de tiges devant une source de lumière pour projeter leur ombre sur une toile de coton qui sert d’écran. La pièce commence par la projection d’un personnage de présentateur qui plante le décor et suggère les thèmes de l’histoire, avant de disparaître au son strident d’un sifflet, cédant la place à la pièce proprement dite, laquelle peut comprendre du chant, du tambourin, de la poésie, l’évocation d’un mythe, des exercices de diction et des devinettes.
NEVRUZ
Le Nevruz marque le nouvel an et le début du printemps dans une zone géographique très étendue, comprenant, entre autres, l’Azerbaïdjan, l’Inde, l’Iran, le Kirghizistan, le Pakistan, la Turquie et l’Ouzbékistan. Il est fêté chaque 21 mars, date calculée et fixée à l’origine en fonction des études astronomiques.
LES RENCONTRES TRADITIONNELLES SOHBET
Les rencontres traditionnelles Sohbet jouent un rôle crucial dans la transmission de la littérature, des danses et de la musique populaires, des spectacles de village ainsi que des valeurs sociétales. Les hommes se réunissent régulièrement à l’intérieur, surtout en hiver, pour discuter des problèmes sociaux et culturels locaux, sauvegarder les traditions et encourager la solidarité et le sens de la communauté. Les rencontres peuvent comporter de la musique, des danses et des spectacles.
LE FESTIVAL DE LUTTE A L’HUILE DE KIRKPINAR
Le festival de lutte à l’huile de Kırkpınar se déroule à Edirne. Des milliers de personnes se déplacent chaque année pour voir s’affronter les pehlivans (lutteurs) en quête de la ceinture d’or de Kırkpınar et du titre de pehlivan en chef. La ceinture d’or est portée à travers la ville au cours d’une procession, suivie de prières récitées à la mosquée Selimiye. Les tournois de lutte ont lieu traditionnellement sur le « champ de bataille.
LE SEMA, CÉRÉMONIE ALEVIE-BEKTAŞI
Les Semahs peuvent être décrits comme un ensemble de mouvements corporels mystiques et esthétiques exécutés en harmonie rythmique. Les rituels des Semahs reposent sur le concept de l’unité avec Dieu qui se réalise à travers un cycle naturel : l’être humain vient de Dieu et retourne vers Dieu.
LA TRADITION CÉRÉMONIELLE DU KEŞKEK
Le Keșkek est un plat cérémoniel traditionnel turc, préparé pour les fêtes traditionnelles. Femmes et hommes cuisinent ensemble. De nombreuses expressions associées à ce plat sont utilisées lors de la sélection du blé, des bénédictions, des prières et du transport du blé, ainsi que pendant la préparation et la cuisson, qui sont devenues des expressions courantes de la vie quotidienne. De plus, la tradition inclut des divertissements, du théâtre et de la musique.
LES FESTIVITES DU MESIR MACUNU
Les festivités du mesir macunu de Manisa, commémorent le rétablissement de Hafsa Sultan, mère de Soliman le Magnifique, qui fut guérie d’une maladie par l’invention d’une pâte connue sous le nom de mesir macunu. Hafsa Sultan demanda alors de diffuser cette pâte au public. C’est ainsi que tous les ans, du 21 au 24 mars, la pâte est préparée par un chef et ses apprentis à partir de quarante et une épices et herbes fraîches selon la pratique traditionnelle.
LA CULTURE ET LA TRADITION DU CAFÉ TURC
Le café turc allie des techniques spéciales de préparation et de cuisson à une culture commune riche en tradition. Les grains fraîchement torréfiés sont moulus de façon à obtenir une poudre fine ; on verse ensuite ce café moulu, de l’eau froide et du sucre dans une casserole que l’on met à cuire à feu doux pour que de la mousse se forme à la surface. Le café est servi dans de petites tasses avec un verre d’eau, et il fait essentiellement partie de la tradition.
EBRU, L’ART TURC DU PAPIER MARBRÉ
L’Ebru est l’art traditionnel turc qui consiste à créer des motifs colorés en appliquant des pigments de couleur au goutte-à-goutte ou au pinceau sur de l’eau à laquelle on a ajouté des substances grasses dans un récipient, puis à transférer ce motif sur du papier. Les dessins et les effets employés dans l’art du papier marbré sont, entre autres, des fleurs, des feuillages, des motifs ornementaux, des entrelacs, des mosquées et des lunes; ils sont utilisés pour la décoration dans l’art traditionnel de la reliure.
Les praticiens utilisent des méthodes naturelles pour extraire les teintures des pigments naturels, qui sont ensuite mélangées à quelques gouttes de bile de bœuf, un type d’acide naturel, avant d’être déposées au goutte-à-goutte ou au pinceau sur une préparation de liquide épaissi, où elles flottent en formant des motifs bigarrés.Les artistes, les apprentis et les praticiens de l’ebru considèrent leur art comme faisant partie intégrante de leur culture traditionnelle, de leur identité et de leur mode de vie. Leurs connaissances et leurs savoir-faire, tout comme la philosophie de cet art, sont transmis oralement et par la pratique dans le cadre de relations maîtres-apprentis.
Il faut au moins deux ans pour acquérir le savoir-faire élémentaire de l’ebru. Cette tradition se pratique sans distinction d’âge, de sexe ou d’origine ethnique, et joue un rôle important dans l’autonomisation des femmes et l’amélioration des relations dans la communauté. L’art collectif de l’ebru encourage le dialogue à travers des échanges amicaux, renforce les liens sociaux et consolide les relations entre les individus et les communautés.
*Nov. 2014 – L’EBRU est inscrit sur les listes du Patrimoine culturel immatériel de L’UNESCO
LA CULTURE de la fabrication du pain plat lavash
Une fine galette molle très populaire en Turquie et dans d'autres pays de la région que l'on peut garnir à l'envie. Le lavash est un élément qui a été inscrit sur la liste immatérielle de l'UNESCO de façon commune avec les pays tels que l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Kirghizistan.
l'artisanat traditionnel du çini
Faits en Turquie, les çinis sont des carreaux traditionnels de faïence et de céramique faits à la main. Pratiqué de façon formelle et informelle dans des ateliers traditionnels, des centres d'enseignement, des universités et à la maison, l'art du çini est considéré comme moyen de s'exprimer, de s'épanouir et de se sentir mieux; il s'agit d'un aspect symbolique fort de l'identité des communautés concernées en Turquie.