La Turquie ne compte pas moins de 18 biens naturels et/ou culturels inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, un héritage réparti à travers l’ensemble du territoire turc qui témoigne de la richesse du pays et qui attire chaque année plus de touristes du monde entier. La Turquie compte aussi 14 biens dits immatériels enregistrés sur les listes du Patrimoine culturel immatériel de L’UNESCO. Depuis juin 2018, le site archéologique de Göbekli Tepe est également inscrit.
Le Comité intergouvernemental pour la protection du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO vise à le préserver le patrimoine culturel immatériel comme les expressions orales, les traditions, représentations, informations, capacités et instruments liés à ces faits qui sont transmis de génération en génération et considérés comme des patrimoines vivants.
Le Comité est également l’instance qui a permis d'inscrire 14 biens de Turquie sur la liste du patrimoine culturel immatériel. La Turquie avait déjà travaillé au Comité entre 2006 et 2010.
Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Manama depuis le 24 juin, a inscrit au cours de sa session de l’après-midi plusieurs nouveaux sites. Le nouveau site de Turquie est Göbekli Tepe.
LES SITES ENREGISTRÉS DANS LA LISTE DE L’HÉRITAGE MONDIAL DE L’UNESCO
GRANDE MOSQUÉE ET HÔPITAL DE DIVRIĞI
Ce chef d’œuvre de l’architecture islamique datant du 13ème siècle est un complexe construit en dessous du château de Divriği, dans la province de Sivas au centre-Est de la Turquie, la grande mosquée et l’hôpital de Divriği constituent un bâtiment remarquable qui rassemble une imposante mosquée hypostyle et un hôpital de deux étages qui comprend un tombeau. L’architecture est l’œuvre de Hurrem Shah en 1228-1229.
PARC NATIONAL DE GÖREME ET SITES RUPESTRES DE CAPPADOCE
Dans un paysage saisissant modelé par l'érosion et l’activité volcanique, la vallée de Göreme et ses environs abritent des sanctuaires rupestres, témoignages irremplaçables sur l'art religieux de la période post-iconoclaste, ainsi que des habitations, des villages troglodytiques et des villes souterraines, vestiges d'un habitat humain traditionnel dont les débuts remontent au IVe siècle.
ZONES HISTORIQUES D'ISTANBUL
Point stratégique sur la péninsule du Bosphore entre les Balkans et l'Anatolie, la mer Noire et la Méditerranée, la ville d'Istanbul a été associée à de grands événements politiques, religieux et artistiques pendant plus de 2000 ans. Ses chefs-d’œuvre comprennent l'ancien hippodrome de Constantin, la basilique Sainte-Sophie qui date du VIe siècle et la mosquée Süleymaniye, du XVIe siècle.
HATTOUSA: LA CAPITALE HITTITE
Ancienne capitale de l'Empire hittite, Hattousa est un site archéologique remarquable par son organisation urbaine, les types de constructions préservées (temples, résidences royales, fortifications), la richesse ornementale de la porte des Lions et de la porte Royale, ainsi que par l'ensemble rupestre de Yazılıkaya.
NEMRUT DAĞ
Le tombeau d'Antiochos Ier (69 à 34 av. J.-C.), qui régna sur le Commagène, royaume constitué au nord de la Syrie et de l'Euphrate après le démembrement de l'empire d'Alexandre, représente une des plus colossales entreprises de l'époque hellénistique. Le syncrétisme de son panthéon et la filiation légendaire grecque et perse de ses rois témoignent de la double origine de la culture et de l'esthétique de ce royaume.
HIERAPOLIS-PAMUKKALE
Prenant naissance au sommet d'une falaise haute de près de 200 m dominant la plaine, des sources chargées de calcite ont créé à Pamukkale (le château de coton) un paysage irréel fait de forêts minérales, de cascades pétrifiées et d'une succession de vasques en gradins. C'est là que la dynastie des Attalides, rois de Pergame, créa la station thermale de Hiérapolis, vers la fin du IIe siècle av. J.-C. Le site abrite les ruines d'établissements thermaux, de temples et d'autres monuments antiques.
XANTHOS-LETOON
Capitale de la Lycie, ce site illustre le mélange des traditions lyciennes et de l'influence hellénique, surtout par son art funéraire. Les inscriptions sur les monuments sont d'une grande importance pour la connaissance de l'histoire des Lyciens et de leur langue indo-européenne.
VILLE DE SAFRANBOLU
Du XIIIe siècle à l'apparition du chemin de fer au début du XXe siècle, Safranbolu a été un poste caravanier important sur la principale route commerciale entre l'Orient et l'Occident. Sa Vieille Mosquée, ses bains, et la medersa de Süleyman Pacha ont été construits en 1322. À son apogée au XVIIe siècle, son architecture a influencé le développement urbain d'une grande partie de l'Empire ottoman.
SITE ARCHÉOLOGIQUE DE TROIE
Troie, chargée d'une histoire de 4 000 ans, figure parmi les sites archéologiques les plus connus du monde. En termes scientifiques, ses nombreux vestiges offrent la preuve la plus significative du premier contact entre les civilisations de l'Anatolie et du monde méditerranéen. En outre, le siège de Troie par les guerriers grecs immortalisé par Homère dans l'Iliade, a inspiré depuis lors les grands artistes du monde entier.
MOSQUÉE SELIMIYE ET SON ENSEMBLE SOCIAL
La Mosquée carrée, avec sa grande coupole et ses quatre minarets élancés, domine la silhouette de l'ancienne capitale ottomane d'Edirne. Sinan, le plus célèbre des architectes ottomans du XVIe siècle, considérait comme son chef d'œuvre cette réalisation qui inclut aussi des médersas, un marché couvert, une maison de l'horloge, une cour extérieure et une bibliothèque. La décoration intérieure en céramiques d'Iznik, à leur période de production majeure, témoigne d'une forme d'art qui ne sera jamais égalée pour ce qui concerne ce matériau.
SITE NÉOLITHIQUE DE ÇATAL HÖYÜK
Les deux grands tertres de Çatal Höyük forment ce bien de 37 hectares situé dans le sud du plateau anatolien. Le tertre oriental, qui est le plus haut, présente 18 niveaux d’occupation néolithique datant de 7400 à 6200 av. J.-C. Les deux tertres témoignent de l’évolution de l’organisation sociale et des pratiques culturelles au moment où les êtres humains s’adaptaient à la vie sédentaire. Çatal Höyük fournit un important témoignage de la transition qui s’est opérée entre les villages et les agglomérations urbaines qui se sont succédé sur un même lieu pendant plus de 2000 ans. Il s’agit d’un site présentant une organisation unique composée de maisons serrées les unes contre les autres, sans rue, et avec accès par les toits.
BURSA ET CUMALIKIZIK : LA NAISSANCE DE L’EMPIRE OTTOMAN
Ce site est une inscription en série de huit sites se trouvant dans la ville de Bursa (ou Brousse), dans le sud de la région de Marmara. Le site illustre la création d’un système urbain rural fondateur de l’Empire ottoman au début du XIVe siècle. Le bien illustre les fonctions principales de l’organisation sociale et économique de la nouvelle capitale qui se développa autour d’un nouveau centre civique. Ces éléments comprennent des quartiers commerciaux, des complexes qui englobent des mosquées, des écoles religieuses, des bains publics et une cuisine pour les pauvres ainsi que le tombeau d’Orhan Gazi, le fondateur de la dynastie ottomane. Un élément situé en dehors du centre historique de Bursa, le village de Cumalıkızık, le seul village rural de ce système, est destiné à montrer le soutien apporté par l’arrière-pays à la capitale.
PERGAME ET SON PAYSAGE CULTUREL À MULTIPLES STRATES
Ce site domine la plaine de Bakirçay dans la région égéenne de la Turquie. L’acropole de Pergame était la capitale de la dynastie hellénistique des Attalides, un des principaux centres du savoir dans le monde antique. Des temples monumentaux, des théâtres, un portique (stoa), un gymnase, un autel et une bibliothèque furent construits à flanc de colline et protégés par un grand mur d’enceinte. Le sanctuaire de Cybèle taillé dans la roche d’une autre colline au nord-ouest répond à l’acropole sur le plan visuel. Plus tard, la ville devint la capitale de la province romaine d’Asie connue pour son asclêpieion, grand centre de cure. L’acropole domine un paysage de tumuli et de vestiges des empires romain, byzantin et ottoman répartis au bas des collines, dans la ville moderne de Bergama et alentour.
ÉPHÈSE
Située dans l’ancien estuaire du Caystre, Ephèse comprend des établissements successifs formés sur de nouveaux sites tandis que la côte se déplaçait vers l’ouest. L’implantation hellénistique et romaine a suivi ce déplacement. Les fouilles ont révélé de grands monuments de la période de l’Empire romain, comme la bibliothèque de Celsus et le grand théâtre. Il ne reste que peu de vestiges du célèbre temple d’Artémis, l’une des « sept merveilles du monde » qui attirait des pèlerins de tout le bassin méditerranéen. A partir du Ve siècle après J.-C., la Maison de la Vierge Marie, une chapelle cruciforme surmontée de coupoles située à sept km d'Ephèse, est devenue un important lieu de pèlerinage chrétien. La cité antique d’Ephèse est un exemple exceptionnel de cité portuaire avec un canal maritime et un bassin portuaire.
PAYSAGE CULTUREL DE LA FORTERESSE DE DIYARBAKIR ET DES JARDINS DE L’HEVSEL
Située sur un escarpement dans le bassin du cours supérieur du Tigre, qui fait partie du « croissant fertile », la ville fortifiée de Diyarbakir et son paysage associé ont connu de nombreuses cultures au fil des siècles. Le site fut un important centre depuis les périodes hellénistique, romaine, sassanide et byzantine puis ottomane et islamique jusqu'à aujourd'hui. Le bien comprend le tell d’Amida, appelé İçkale (château intérieur) , les remparts de Diyarbakır d’une longueur de 5 800 m – avec leurs nombreuses tours, portes, contreforts et 63 inscriptions datant de différentes périodes historiques et enfin les jardins fertiles du Hevsel - qui relient la ville au fleuve Tigre et approvisionnaient la ville en vivres et en eau.
LE SITE ARCHEOLOGIQUE D'ANI
La ville d'Ani, située sur le haut plateau d'Anatolie de l'Est, à environ 42 km à l'est de la ville de Kars, était l'une des colonies les plus impressionnantes de la période médiévale. Le site d'Ani a été habité depuis les temps préhistoriques, cependant, c'est durant la période médiévale qu'Ani a connu une grande prospérité devenant un centre politique, culturel et économique important dans la région. Ani était une ville médiévale unique avec ses impressionnantes fortifications et ses bâtiments publics et privés dont les vestiges sont aujourd'hui remarquablement conservés.
APHRODISIAS
Situé au sud-ouest de la Turquie, à 100km d’Aydın, ce bien comprend deux éléments : le site archéologique d’Aphrodisias et les carrières de marbre situées au nord-est de la ville. Le temple d’Aphrodite date du IIIe siècle avant notre ère. La cité d’Aphrodisias a été construite au IIe siècle avant notre ère, à la faveur de l’expansion de la culture hellénistique dans le sud-est de l’Anatolie. La richesse de la ville provenait des carrières de marbre et de l’art produit par les sculpteurs de la ville. La cité s’organise autour de grandes structures municipales, notamment des temples, un théâtre, une agora et des thermes.
GÖBEKLI TEPE
Le site archéologique de Göbekli Tepe se trouve à proximité du village d’Örencik, à 18 km au nord-est de Sanliurfa qui est l’une des villes les plus mystiques de Turquie, connue sous le nom de “Cité des Prophètes”. Le site remonte à environ 11 500 ans d'histoire, plus ancien de quelques milliers d'années que les célèbres Pyramides et Stonehenge.
TELL D'ARSLANTEPE
Le tell d'Arslantepe plus communément appelé "la colline du lion" est un site archéologique de 30 mètres de hauteur, situé dans les faubourgs de l'actuelle Malatya, dans le sud-est de la Turquie. Il s'agit du centre de l'ancien emplacement de la ville, alors nommée Millid. Les données archéologiques du site témoignent de son occupation depuis au moins le VIe millénaire avant notre ère jusqu'à la fin de la période romaine. Les premières strates du début de la période Uruk sont caractérisées par des maisons en adobe datant de la première moitié de IVe millénaire av. J.-C. La période la plus importante et la plus florissante du site se situe à la fin du Cahalcolithique, au cours de laquelle a été construit ce qu'il est convenu d'appeler le complexe palatial.